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Même avec les soutiens de l’État, embaucher un alternant implique des frais à anticiper. Entre formation, rémunération et frais annexes, découvrons ce que recouvre le reste à charge en alternance.
Reste à charge alternance : de quoi parle-t-on ?
Définition du reste à charge pour l’employeur
Le reste à charge en alternance désigne la part des dépenses que l’entreprise doit assumer directement lorsqu’elle recrute un alternant. En effet, si de nombreuses aides publiques et financements OPCO existent, elles ne couvrent pas toujours 100 % des frais engagés.
Ce reste à charge peut concerner :
- Une partie des frais de formation, lorsque le coût dépasse le plafond fixé par l’OPCO ;
- Les salaires des alternants, notamment si l’entreprise applique une majoration conventionnelle ou choisit de mieux rémunérer ses jeunes talents ;
- Les charges patronales résiduelles, selon le statut du contrat (apprentissage ou professionnalisation) ;
- Des frais annexes comme les équipements professionnels, les titres de transport, ou les avantages en nature.
En somme, le reste à charge varie selon le profil de l’alternant, la formation suivie et les choix budgétaires de l’employeur.
Comment est financée la formation en alternance ?
Le financement de la formation en alternance repose principalement sur les OPCO (Opérateurs de Compétences). Ces organismes collectent les contributions des entreprises et financent les actions de formation en alternance selon un montant appelé niveau de prise en charge, défini par les branches professionnelles.
Chaque formation et chaque diplôme ont ainsi un barème spécifique, qui peut couvrir totalement ou partiellement les frais de scolarité facturés par les établissements. Si le coût réel dépasse ce montant, la différence est à la charge de l’entreprise.
En complément, les employeurs peuvent bénéficier de :
- Subventions nationales, comme l’aide à l’embauche d’alternants mise en place par le gouvernement ;
- Aides régionales ou sectorielles, parfois peu connues, mais précieuses pour réduire les coûts ;
- Exonérations de charges sociales, en particulier dans le cadre d’un contrat d’apprentissage.
💡 À noter : une bonne connaissance de ces dispositifs permet souvent de réduire significativement le reste à charge.
Quelles sont les charges pour un alternant ?
La rémunération des alternants
Lorsqu’une entreprise embauche un alternant, elle s’engage à lui verser un salaire mensuel, dont le montant dépend :
- de l’âge de l’alternant,
- de son année de contrat,
- et du type de contrat (apprentissage ou professionnalisation).
Pour un contrat d’apprentissage, la rémunération minimale légale varie de 27 % à 100 % du SMIC selon ces critères. En contrat de professionnalisation, elle est généralement entre 55 % et 100 % du SMIC, voire plus si l’alternant a plus de 26 ans.
👉 Certaines conventions collectives prévoient des majorations salariales plus avantageuses. L’entreprise doit donc vérifier les obligations spécifiques à son secteur pour estimer précisément le coût alternance entreprise.
Frais de formation et frais annexes
Le coût de la formation dépend de l’établissement d’enseignement, du diplôme préparé et de la durée du cursus. Ces frais peuvent aller de quelques milliers à plus de 10 000 € par an.
- En général, l’OPCO prend en charge tout ou partie des frais de formation via le niveau de prise en charge.
- Si ce niveau est inférieur au coût réel, le solde reste à la charge de l’employeur.
- Par exemple, si la formation coûte 9 000 € et que l’OPCO en finance 7 500 €, l’entreprise devra assumer 1 500 € de reste à charge.
D’autres frais indirects peuvent s’ajouter :
- Équipements professionnels (ordinateur, outils, vêtements de sécurité, etc.) ;
- Transports ou hébergement, notamment si l’alternant doit se déplacer ;
- Avantages en nature comme les tickets restaurant, l’accès à une cantine ou une mutuelle d’entreprise.
💡 Anticiper ces coûts permet d’éviter les mauvaises surprises et d’intégrer l’alternant dans de bonnes conditions.
Les freins à l’embauche d’un alternant
Pourquoi certaines entreprises hésitent à recruter en alternance ?
Malgré les nombreux avantages de l’alternance, certaines entreprises restent encore réticentes à franchir le pas. L’une des principales raisons évoquées est le coût initial perçu comme élevé, notamment lorsqu’il s’agit de financer une formation coûteuse ou de verser un salaire supérieur au minimum légal.
À cela s’ajoute un manque de clarté sur les aides disponibles : entre les dispositifs de l’État, les financements OPCO, et les éventuelles subventions régionales, il peut être difficile de s’y retrouver.
Autre frein courant : la complexité administrative. La gestion des contrats, des conventions avec les écoles, ou encore le suivi des dossiers OPCO peut décourager les petites structures qui ne disposent pas d’un service RH dédié. Enfin, certaines entreprises redoutent de s’engager sur le long terme sans certitude que l’alternant sera pleinement opérationnel ou fidélisé après sa formation.

Comment optimiser son budget pour limiter le reste à charge ?
Heureusement, plusieurs leviers permettent de réduire considérablement le reste à charge en alternance. Voici quelques pistes à suivre :
- Identifier toutes les aides disponibles : au-delà de l’aide nationale à l’embauche, certaines régions, branches professionnelles ou chambres consulaires proposent des subventions complémentaires.
- S’appuyer sur son OPCO : ces opérateurs sont là pour accompagner l’entreprise dans le montage du dossier de financement, et maximiser la prise en charge de la formation.
- Choisir une formation bien référencée : les formations dont le niveau de prise en charge OPCO est élevé seront plus rentables à court terme.
- Adapter la stratégie de recrutement : en recrutant un alternant plus âgé ou expérimenté, ou en choisissant un contrat de professionnalisation plutôt qu’un contrat d’apprentissage selon le contexte, il est parfois possible d’optimiser les coûts salariaux.
L’alternance, un investissement rentable malgré un reste à charge maîtrisé
Recruter en alternance représente un investissement stratégique pour les entreprises. Certes, il existe un reste à charge, lié aux frais non couverts par les aides publiques et les OPCO. Ce coût peut inclure une partie de la formation, la rémunération de l’alternant, ainsi que des frais annexes comme les équipements ou les déplacements.
Mais avec une bonne préparation, ce reste à charge peut être fortement réduit. Les aides à l’embauche, le soutien des OPCO, les subventions régionales ou encore l’optimisation des grilles de salaire permettent de maîtriser les coûts tout en formant un futur collaborateur.
👉 En anticipant bien les charges, et en s’appuyant sur les bons partenaires, l’alternance devient une solution efficace et rentable, adaptée aussi bien aux grandes structures qu’aux PME.
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Conclusion
Le reste à charge en alternance peut varier selon de nombreux facteurs, mais il ne doit pas être un frein au recrutement. En s’appuyant sur les bons dispositifs et en anticipant les coûts, l’alternance reste un levier de formation rentable pour l’entreprise.
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💡 Pour consulter les niveaux de prise en charge des formations, rendez-vous sur le site de France Compétences.