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À la fin d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, une étape administrative essentielle attend l’alternant comme l’employeur : le solde de tout compte. Trop souvent négligé ou mal compris, ce document résume l’ensemble des sommes versées au salarié à la fin de son contrat. Quels éléments doit-il contenir ? Quelles indemnités sont dues ? Quels documents doivent être remis à l’alternant, et dans quels délais ? Ce guide complet vous aide à mieux comprendre vos droits et obligations pour clore une alternance dans les règles.
Qu’est-ce que le solde de tout compte en alternance ?
Le solde de tout compte en alternance est un document remis par l’employeur à l’alternant au moment de la rupture ou de la fin du contrat, qu’il s’agisse d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Il récapitule l’ensemble des sommes versées au salarié à titre de solde final : salaire du dernier mois, indemnités éventuelles, congés payés, etc.
Ce document, signé par le salarié, sert d’accusé de réception des sommes qui lui sont dues. Toutefois, sa signature ne signifie pas nécessairement que le salarié renonce à toute contestation : il dispose d’un délai légal pour contester en cas de désaccord.
Le solde de tout compte est remis à la date effective de fin de contrat, quelle que soit la cause (fin naturelle, rupture anticipée, période d’essai, etc.) et en main propre ou par lettre recommandée avec accusé de réception.
Son objectif est double : clôturer la relation contractuelle sur le plan financier et protéger juridiquement les deux parties.
Quels éléments composent le solde de tout compte ?
Le solde de tout compte alternance ne se limite pas à un simple document administratif : il représente la somme globale des montants dus à l’alternant à la fin de son contrat. Ces éléments varient selon la situation (fin normale ou rupture anticipée), mais certains sont incontournables.
Indemnités obligatoires
Le salaire du dernier mois travaillé. Il correspond aux jours réellement travaillés durant le dernier mois, déduction faite des absences non justifiées. Il est calculé sur la base du salaire d’alternance en vigueur.
L'indemnité compensatrice de congés payés. Si l’alternant n’a pas pu prendre l’ensemble de ses congés avant la fin du contrat, il perçoit une indemnité compensatrice. Elle est généralement équivalente à 10 % des salaires bruts perçus pendant la période non utilisée.
Les primes éventuelles. Certaines entreprises versent des primes de fin d’année (13e mois, prime d’assiduité, etc.). Si elles sont prévues par le contrat, la convention collective ou l’usage dans l’entreprise, elles doivent être intégrées au solde.
Indemnités spécifiques à la rupture anticipée
En cas de rupture avant le terme prévu, d’autres montants peuvent s’ajouter :
- Indemnité de préavis : si le contrat est rompu sans dispense de préavis, l’alternant perçoit une indemnité correspondant à la durée non effectuée.
- Indemnité de fin de contrat : dans certains cas particuliers (rupture abusive, faute de l’employeur…), une indemnité supplémentaire peut être décidée par accord ou par décision de justice.
Pour une vue plus détaillée sur les conséquences fiscales, consultez notre article sur l’imposition du salaire en alternance.
Quels documents doivent être remis à l’alternant ?
Lors de la fin d’un contrat en alternance, l’employeur a l’obligation de remettre à l’alternant plusieurs documents officiels. Ils permettent de prouver la réalité du contrat, d’engager certaines démarches administratives et de faire valoir ses droits.
Le reçu pour solde de tout compte figure en tête de liste. Ce document atteste que l’alternant a bien perçu l’ensemble des sommes qui lui étaient dues : salaire, congés payés, primes, indemnités éventuelles. L’alternant doit le signer, mais il peut y apposer des réserves en cas de désaccord. Il dispose d’un délai de 6 mois pour contester les montants.
L’attestation Pôle emploi est également essentielle. Elle permet à l’alternant de s’inscrire à France Travail (ex-Pôle emploi) et, sous certaines conditions, de percevoir une indemnisation chômage.
L’employeur doit aussi fournir un certificat de travail, qui mentionne la durée du contrat, le poste occupé et éventuellement les compétences développées. Ce document peut s’avérer précieux pour une future recherche d’emploi ou une inscription en formation.
Enfin, selon les cas, un bilan de compétences ou un livret de formation peut être remis à l’alternant. Ce dernier est particulièrement fréquent dans le cadre d’un contrat d’apprentissage, car il retrace les savoirs acquis durant la formation en entreprise et en centre.
Ces documents doivent être transmis le jour de la fin effective du contrat, et non plusieurs jours après. En cas d’oubli ou de retard, l’alternant est en droit d’en faire la demande.
Quel est le délai de versement du solde de tout compte ?
Le solde de tout compte alternance doit être versé à l’alternant au plus tard à la date de fin effective du contrat. Ce délai est valable que la fin soit prévue dès le départ ou résulte d’une rupture anticipée.

Autrement dit, l’ensemble des sommes dues – salaire du dernier mois, congés payés, primes éventuelles – doit apparaître sur le dernier bulletin de paie et être versé le jour de la sortie des effectifs. Ce principe s’applique aussi bien aux contrats d’apprentissage qu’aux contrats de professionnalisation.
En cas de retard de paiement, l’alternant peut :
- Adresser une relance écrite à l’employeur ;
- Contacter l’Inspection du travail ou les représentants du personnel si le problème persiste ;
- Saisir le conseil de prud’hommes pour réclamer le versement des sommes dues, accompagné le cas échéant de dommages et intérêts pour préjudice subi.
Il est recommandé à l’alternant de vérifier en détail le solde perçu, en le comparant avec ses bulletins de paie précédents et les éventuels congés non pris. En cas d’erreur ou d’oubli, il est important d’agir dans les délais légaux.
Que faire en cas de contestation du solde ?
Il peut arriver que l’alternant ne soit pas d’accord avec les montants versés lors de la fin de son contrat. Dans ce cas, plusieurs recours sont possibles pour contester le solde de tout compte et faire valoir ses droits.
Contester un solde de tout compte
Le reçu pour solde de tout compte ne rend pas la contestation impossible. Même signé, il peut être remis en cause dans un délai de 6 mois à compter de sa signature. Ce délai est impératif.
En cas de désaccord, l’alternant peut rédiger une lettre de contestation, à envoyer à l’employeur par courrier recommandé avec accusé de réception. Celle-ci doit :
- Préciser les sommes contestées,
- Expliquer les raisons de la contestation (erreur de calcul, indemnité manquante, etc.),
- Demander une régularisation.
Il est conseillé de conserver une copie de ce courrier ainsi que toutes les pièces justificatives.
Faire appel à un médiateur ou aux prud’hommes
Si l’employeur ne répond pas ou refuse d’effectuer les régularisations demandées, l’alternant peut alors entamer des démarches plus formelles.
La première étape consiste à tenter une résolution amiable, en sollicitant un médiateur, les représentants du personnel ou un conseiller du salarié. Ce dialogue peut suffire à débloquer la situation sans passer par la voie judiciaire.
Si cette tentative échoue, l’alternant peut saisir le conseil de prud’hommes. Il devra présenter l’ensemble des éléments prouvant sa bonne foi : contrat de travail, bulletins de paie, attestation, lettres échangées, etc.
En cas de manquement avéré, l’employeur peut être condamné à verser les sommes dues, mais aussi des dommages et intérêts pour non-respect de ses obligations légales.
Solde de tout compte : spécificités en contrat pro vs contrat d’apprentissage
Le solde de tout compte alternance s’applique aussi bien au contrat d’apprentissage qu’au contrat de professionnalisation, mais certains éléments peuvent différer selon le type de contrat.
D’un point de vue légal, les deux dispositifs prévoient le versement :
- Du salaire du dernier mois travaillé,
- Des indemnités de congés payés non pris,
- Et des primes éventuelles prévues par l’employeur ou la convention collective.
Cependant, certaines spécificités propres au contrat pro ou au contrat d’apprentissage peuvent influencer le contenu ou le montant du solde.
Par exemple :
- Les rémunérations de base ne sont pas exactement les mêmes selon l’âge et l’année de formation de l’alternant ;
- Certains contrats pros incluent des primes de fin de parcours dans certains secteurs ou entreprises, ce qui est plus rare en apprentissage ;
- Le bilan de compétences ou livret de formation est systématique pour les apprentis, mais facultatif dans le cadre d’un contrat de professionnalisation.
Enfin, les conditions de rupture anticipée peuvent aussi différer légèrement, notamment en matière de préavis ou d’indemnités selon les accords collectifs.
Pour aller plus loin, consultez nos offres d’emploi en alternance pour trouver le contrat adapté à votre profil et vos objectifs.
Conclusion
La fin d’un contrat en alternance, qu’il s’agisse d’un apprentissage ou d’un contrat de professionnalisation, implique plusieurs démarches administratives cruciales. Le solde de tout compte en est l’une des plus importantes : il garantit que l’alternant perçoit bien l’ensemble des sommes qui lui sont dues et qu’il dispose des documents nécessaires pour la suite de son parcours.
Comprendre ses droits, connaître les délais de versement, identifier les pièces justificatives obligatoires ou encore savoir comment contester un litige éventuel permet de clore l’alternance sereinement, en toute légalité.
Consultez également notre article sur la prime d’activité alternance pour optimiser vos revenus post-alternance.