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Avant de s’engager pleinement dans une alternance, [une période d’essai](https://www.flcformation.fr/periode-dessai-alternance/#:~:text=La durée de la période,absent%2C le décompte est suspendu.) permet à l’employeur comme à l’alternant de vérifier que le poste, les missions et les conditions de travail correspondent bien à leurs attentes respectives. Mais attention : cette phase est strictement encadrée par le Code du travail et varie selon le type de contrat (apprentissage ou professionnalisation). Durée, rupture, renouvellement… On fait le point sur les règles à connaître pour sécuriser cette étape déterminante.
La période d’essai en alternance
La période d’essai (ou période probatoire) permet à l’alternant et à l’employeur de vérifier l’adéquation entre le profil du jeune et le poste proposé. C’est une phase d’observation, essentielle pour s’assurer que la collaboration est adaptée, tant sur les compétences que sur le comportement au travail.
Une distinction selon le contrat
- En contrat d’apprentissage, on parle de période probatoire, d’une durée fixée par le Code du travail.
- En contrat de professionnalisation, on utilise le terme période d’essai, avec une durée définie dans le contrat, selon les règles du droit commun.
Dans les deux cas, cette période permet de rompre le contrat sans justification, sous conditions.
Pour mieux comprendre les spécificités de chaque contrat, consultez notre article sur la différence entre apprentissage et alternance.
La durée de la période d’essai en apprentissage
En contrat d’apprentissage, la période probatoire dure 45 jours, consécutifs ou non, passés en entreprise uniquement. Les jours en centre de formation (CFA) ne sont pas pris en compte.
Le calcul commence à partir du premier jour de présence effective en entreprise, et toute absence (maladie, congés…) interrompt le décompte.
Il est indispensable d’indiquer précisément les dates de début et de fin de cette période dans le contrat ou les documents de suivi, afin d’éviter tout litige en cas de rupture.
En cas de rupture pendant la période d’essai/probatoire
Rompre une période d’essai en alternance est possible pour l’employeur comme pour l’alternant, sans avoir à fournir de justification. Mais cette souplesse est encadrée par des règles strictes : la rupture doit respecter une procédure formelle, un délai de prévenance, et surtout intervenir avant la fin de la période d’essai prévue dans le contrat.
Une notification tardive peut entraîner une requalification en rupture anticipée du contrat d’apprentissage, avec des conséquences plus lourdes. Il est donc essentiel de bien anticiper cette décision, de la formaliser correctement et de respecter les délais. Les sections suivantes vous expliquent concrètement comment procéder, dans quel délai, et avec quelles obligations pratiques.
La procédure à suivre
Que la rupture vienne de l’alternant ou de l’employeur, elle doit être notifiée par écrit : lettre remise en main propre contre signature ou courrier recommandé.
Ce document doit être daté, signé et conservé par les deux parties. Aucun motif n’est exigé, mais il est recommandé de rester professionnel dans la formulation.
Vous trouverez des conseils utiles pour formaliser cette démarche dans notre article sur la rupture de contrat d’apprentissage.
Le délai de prévenance à respecter
Un délai de prévenance (ou préavis) est à respecter dès que l’alternant est en poste depuis au moins 8 jours. Il est généralement de :
- 24 h si l’alternant a moins de 8 jours de présence
- 48 h entre 8 jours et 1 mois
- 2 semaines entre 1 et 3 mois
- 1 mois au-delà de 3 mois
L’idéal est d’anticiper la rupture avec un rétroplanning pour éviter tout dépassement.
Les conséquences d’une rupture
La rupture implique :
- Le paiement du salaire dû jusqu’au dernier jour travaillé
- La remise des documents obligatoires (attestation Pôle Emploi, solde de tout compte, certificat de travail)
- La restitution du matériel confié
- La mise à jour des dossiers administratifs (URSSAF, OPCO, CFA)
Le cas du renouvellement
Dans certains cas, la période d’essai en alternance peut être renouvelée, mais cela reste exceptionnel et doit répondre à un cadre juridique bien précis. Ce renouvellement peut permettre à l’employeur de prolonger l’évaluation de l’alternant lorsqu’il estime ne pas avoir eu suffisamment de temps ou de conditions adéquates pour juger de ses compétences. Toutefois, il ne peut pas être décidé unilatéralement ni improvisé : des conditions strictes encadrent sa mise en place, notamment sur le nombre de renouvellements autorisés, les motifs justifiables et le respect des délais.
La suite de cette section vous présente les critères à remplir pour renouveler légalement une période d’essai, ainsi que les étapes à suivre pour formaliser ce prolongement dans les règles.
Les conditions
Le renouvellement de la période d’essai n’est autorisé qu’une seule fois, et seulement si cette possibilité est clairement prévue par le contrat de travail, la convention collective ou un accord de branche applicable. En l’absence de cette mention, le renouvellement n’est pas légalement possible.
Ce prolongement doit également répondre à un motif valable : par exemple, une évaluation jugée insuffisante sur la période initiale, des absences prolongées de l’alternant ou des circonstances particulières ayant perturbé la prise de poste. Il ne peut en aucun cas être utilisé comme moyen de repousser une décision ou d’allonger indéfiniment la période d’essai.
Enfin, le renouvellement doit impérativement être acté avant la fin de la période d’essai initiale. Passé ce délai, l’essai est considéré comme terminé et le contrat se poursuit normalement, sauf rupture dans le cadre légal classique.
L’avenant
Pour être valide, le renouvellement doit faire l’objet d’un avenant écrit précisant la durée, les dates exactes et la justification.
Ce document doit être signé par l’employeur et l’alternant, puis intégré au dossier administratif.
Pensez aussi à mettre à jour les plannings et documents de suivi.
La période d’essai en alternance n’est pas une simple formalité. Qu’il s’agisse d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, elle fixe un cadre clair pour évaluer l’adéquation entre un jeune et un poste. Durée, rupture, renouvellement : chaque étape doit être anticipée et formalisée, pour éviter tout malentendu. Alternants comme employeurs ont tout intérêt à bien comprendre leurs droits et obligations dès le départ.
Avant de signer quoi que ce soit, pensez à encadrer la future collaboration avec une promesse d’embauche bien rédigée. Cela sécurise les deux parties et anticipe les éventuels imprévus.
